reckless (gautier)

07 août 2020
depuis 35 jours sur l'île
feat @gautier

Tu commences à peine à sortir de ce déni profond dans lequel tu t'es plongée depuis ton arrivée sur l'île. Toi qui est d'ordinaire si pleine de vie, optimiste face à chaque épreuve, ce cauchemar vivant a littéralement eu un effet néfaste sur les bons côtés de ta personnalité. T'as du te rendre à l'évidence. T'es bel et bien bloquée sur une île perdue au beau milieu de nulle part et t'es carrément en flippe depuis que t'as appris que t'avais un compteur aux fesses si tu voulais survivre. Faut que tu trouves une porte sortante. Voilà ce qu'on t'as dit mais aussi qu'il y a des règles à suivre, une hiérarchie. T'es perdue, tu comprends pas tout ce qu'on te raconte et t'oses pas vraiment poser tout un tas de questions à ces gens qui sont encore des inconnus pour toi. La Cité t'as permise de te mettre en sécurité, t'as un toit au dessus de la tête et tu ne risques pas de te faire dévorer à chaque pas que tu fais. T'as l'impression que tout le monde est là depuis beaucoup plus longtemps que toi, qu'ils s'adaptent tous parfaitement à cette vie primitive et à cette survie forcée pendant que toi t'es là, à te demander comment tu peux te rendre utile. Les artisans t'ont apporté cette réponse, heureusement que t'es douée dans quelque chose sinon tu n'aurais pas donné cher de ton séjour ici.

T'as pris ton courage à deux mains aujourd'hui. Après avoir tâté le terrain auprès de Danny, tu sais que tu peux te rendre sans risque à la crique de cristal et commencer à apprivoiser ton environnement. L'eau est loin d'être ta meilleure amie, t'en as une peur bleue surtout depuis ton plongeon qui t'as mené ici mais tu comptes bien éviter de faire trempette. C'est le calme plat autour de toi, seul le bruissement des feuilles et l'eau de la cascade qui se fracasse dans le bassin font écho dans la crique tandis que tu avances lentement vers cette dernière. Tu dois bien l'admettre, l'endroit est magnifique et il te coupe le souffle. Ton regard s'attarde en hauteur, sur ce reflet qui brille et qui t'interpelles. Habituée à l'escalade, tu commences ton ascension pour rejoindre l'objet qui pique ta curiosité mais la roche se fait de plus en plus lisse. Tu jettes un œil en bas et quand tu te décides à repartir, le caillou sur lequel se reposait ton pied cède. Ta bouche laisse échapper un cri perçant qui résonne autour de toi tandis que tu chutes avant d'heurter l'eau de plein fouet. Elle est glaciale et profonde, tu réalises où tu te trouves et tu commences à paniquer, battant des bras dans tous les sens pour réussir à remonter avant de manquer d'oxygène. Ton mollet est tout éraflée mais ce n'est pas ta priorité, tu continues de te débattre pour enfin reprendre de l'air. T'es tétanisée, la peur s'empare de toi et tu restes au milieu du bassin, te débattant pour ne pas sombrer à nouveau sous l'eau.  

07 août 2020
depuis 289 jours sur l'île
feat @Alex

Tu as besoin de te retrouver seul. La vie en communauté c’est sympa, mais à petite dose. Non pas que tu n’es pas sociable, mais tu es plutôt solitaire. Aujourd’hui, tu n’es pas en mission. Tu n’as pas à aller avec un groupe en exploration. Ton rôle de protecteur est mis sur pause. Alors, tu décides de partir dans la nature, direction la cascade. Tu n’as pas envie de rester à la cité, t encore moins devoir faire des tâches communes. Tu fais déjà suffisamment comme ça et un jour off n’est pas de refus. Alors, tu fais le mur. Enfin, façon de parler. L’après-midi est déjà bien entamée quand tu quittes le campement. Le silence de la nature est apaisant en ce milieu d’après-midi. Enfin, silence. Tout est relatif. Masi tu préfères les bruits là à ceux insupportables du camp en ébullition. Tu t’enfonces dans la forêt direction ce que vous appelez la crique de cristal, armé d’un couteau au cas où. On n’est jamais trop prudent.

Et alors que tu te rapproches des lieux, un cri se fait entendre droit depuis la crique. Ni ne ni deux tu te mets à courir dans cette direction, écartant le feuillage sur ton passage, te faufilant dans la verdure jusqu’à destination. Il ne faut pas longtemps pour que tu la repères, là, au milieu de l’eau, en train de se débattre. Et il te faut encore moins de temps pour réagir. Tu retires tes chaussures rapidement et, ni une ni deux tu plonges tête la première pour lui porter secours. La brune continue de se débattre malgré l’aide que tu tentes de lui apporter. Elle panique. Et tu en déduis alors qu’elle ne doit surement pas savoir nager. Tu l’attrapes de telle façon à ce qu’elle ne puisse pas te porter un coup de panique qui vous mettrait en danger tous les deux et tu la ramènes ainsi sur la terre ferme. Tu es allongé sur le dos, trempé, tentant de retrouver ta respiration. « Ça fait deux fois que j’te sauve les miches » que tu lances le souffle court à Alex qui se trouve à ta gauche. Faisant référence au jour où tu l'as trouvée en pleine forêt il y a maintenant plus d'un mois. Tu te redresses, te mettant assis, la respiration qui commence à se faire plus normale. « Ça va ? » que tu lui demandes, réellement inquiet.

07 août 2020
depuis 35 jours sur l'île
feat @gautier

Tu sens la peur qui s'empare de ton corps, tes membres se tétanisent et tu luttes pour remonter à la surface, pour pouvoir prendre une bouffée d'air et éviter de sombrer dans les abîmes du bassin dont tu ne vois même pas le fond. Tu sens l'eau glacée s'imbiber sur tes vêtements mais tu n'y prête pas attention. Tu restes focalisée sur la façon dont tu vas bien pouvoir t'extirper de ce bassin dans lequel tu n'es pas capable de bouger et où tu risques de te fatiguer rapidement si tu continues à te débattre de la sorte. Tu fais abstraction de tout, la peur t'aveugles et tu ne remarques pas tout de suite que Gautier s'est jeté à l'eau pour te venir en aide. Tu ne lui facilites pas la tâche, impossible pour toi de rester immobile sans quoi tu es persuadée que tu coulerais immédiatement. Tu sursautes de surprise quand il t'attrapes de tel sorte à ce que tu ne puisses plus te servir de tes bras pour asséner l'eau de tes coups mais tu te laisses faire jusqu'à ce que tu sois saine et sauve sur la terre ferme. Allongée sur le dos, le cœur qui tambourine dans ta poitrine alors que tes mains serrent l'herbe qui t'entoures, tu fermes les yeux quelques secondes pour reprendre tes esprits.

« On tient les comptes maintenant ? Ou c'est juste ton passe temps favori de venir à mon secours ? » tu finis par lâcher dans un souffle court en tournant la tête vers lui, un sourire au coin des lèvres. « J'suis pas sûre de réussir à te rattraper, c'est pas ma spécialité de sauver les gens » Tu ironises alors que tu te mets à tousser pour évacuer l'eau que tu as avalé en tombant dans le bassin. « J'me sens affreusement ridicule mais merci de m'avoir sorti de là » Tu le remercies sincèrement et tu te jures intérieurement de combattre cette peur de l'eau et d'apprendre à nager correctement. Tu grimaces et tu suis son mouvement, te redressant à ton tour avant de regarder les dégâts causés par ta chute. « Je crois bien, juste des égratignures » Tu poses ta main sur ton mollet éraflé et rougeâtre avant de poser les yeux sur Gautier. « Qu'est ce que tu fais dans le coin ? »

 

07 août 2020
depuis 289 jours sur l'île
feat @Alex

Tu n’as pas réfléchi lorsque tu l’as vue en danger. Cela aurait pu être n’importe qui, tu aurais fait exactement la même chose. Mais il faut bien avouer qu’en réalisant qu’il s’agissait d’Alex, ton cœur a manqué un battement. Tu as plongé, sans une once d’hésitation et tu l’as ramenée tant bien que mal sur la rive. Reprenant ton souffle et tes esprits, tu tentes une touche d’humour avant de t’enquérir de la situation et savoir si la brune va bien. L’inquiétude se lit dans tes yeux alors que tu te redresses, trempé de la tête aux pieds. Tu es rassuré lorsqu’Alex entre dans ton jeu, faisant un peu d’humour lorsqu’elle te répond. « C’est surtout que j’ai pas encore envie de changer de coloc » que tu lances d’un ton ironique à Alex que tu as sauvé lors de son arrivée sur l’île et qui a rejoint ta cabane lorsque ton ancien colocataire a fini par trouver une porte et déguerpir d’ici. Ou peut-être est-il mort lors d’une chasse à la porte. En vraie tu n’en sais rien. Tu n’es même pas certain que cette histoire de porte soit vraie… « Tu devrais essayer, ça comble l’ennui » que tu lui lances sourire en coin lorsque la jeune femme affirme que sauver les gens n’est pas sa spécialité. La tienne non plus d’ailleurs. Deux fois que tu l’aides, mais c’est uniquement dû à un concours de circonstances. A croire que le karma a décidé de la mettre sur ta route pour que tu joues les bons samaritains… « Tu peux m’appeler Superman, ça me va aussi » que tu continues sur le même ton de la plaisanterie, accompagnant tes propos d’un clin d’œil.

Mais tu retrouves bien vite ton sérieux lorsqu’elle te remercie. En un instant, ton sourire s’efface et ton visage se ferme. « Ce n’est rien » que tu lui réponds en secouant légèrement la tête alors que ton regard se pose sur la blessure au niveau de son mollet. Heureusement ce n’est qu’une éraflure superficielle – pas de sang qui coule, heureusement – et qui ne nécessite pas de s’inquiéter outre mesure. « J’me baladais » que tu réponds à sa question tout en passant une main dans tes cheveux mouillés pour les plaquer en arrière. Inutile de lui dire que tu avais besoin de te retrouver seul, et qu’ici c’est un peu ton échappatoire pour réfléchir et faire le point. « Heureusement que je suis passé par là du coup ! » que tu ajoutes en lui donnant un petit coup sur l’épaule. « Et toi, tu fais quoi ici ? » que tu lui retournes la question. Quelques secondes à peine avant d’enchainer, ne lui laissant pas le temps de répondre « Tu sais pas nager » que tu lances finalement après un court moment de réflexion. Question qui n’en est pas vraiment une. Conclusion faite naturellement en repensant à ce qui vient d’arriver.