1 ∞ L'ÎLE

L'île de Nil

Redoutable dans toute sa splendeur

RèglesDescriptionClimatRessources
Malgré ses airs paradisiaques qui laissent transparaître une existence tranquille, l'île possède des règles bien claires que tous suivent, qu'ils le veuillent ou pas.

D'abord, tous arrivent par le biais d'une porte qui les avale dans le monde réel, à midi, et les dépose sur l'île, à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit. Nous croyons que ça a à voir avec les fuseaux horaires. L'île semble être située dans l'océan Pacifique et il y aurait un décalage horaire entre l'endroit où elles avalent leurs passagers et le moment où elles les déposent sur le sol de Nil.

Dans le même esprit, la seule échappatoire, ce sont les portes sortantes qui arrivent sur l'île à midi tapant. Elles apparaissent parfois seules ou successivement, peuvent apparaître n'importe où sur l'île d'une journée à l'autre, mais toujours à midi et ne restent que quelques minutes dans un secteur donné avant de disparaître jusqu'au lendemain. Il n'est pas possible de fuir sur un radeau. Ceux qui ont essayé ont vu leurs corps inanimés s'échouer sur la plage au bout de quelques jours...

Une porte n'amène ou ne ramène qu'une personne ou un animal à la fois. Si deux êtres tentent de traverser en même temps, l'un d'entre eux sera repoussé et sera affligé d'un mal qui lui arrachera la vie en quelques jours, voire quelques heures.

Tous les habitants qui débarquent sur l'île ont un minimum de 16 ans. Et aucun d'entre eux ne se connaissaient avant d'y arriver. Ils viennent des quatre coin du monde. Il ne semble pas exister de critère particulier pour être sélectionné.

Bien que les arrivants conservent leurs vêtements, tous leurs autres effets personnels disparaissent. Les téléphones, les montres, les bijoux, les sacs à main ou à dos, les lunettes... envolés à jamais.

Tous les êtres qui foulent le sol de l'île ont 1461 jours, 1461 midis, ou quatre années, pour s'en échapper. Sinon, ils meurent.

L'équilibre est omniprésent et absolu. Si quelqu'un meurt, quelqu'un ou quelque chose débarque pour prendre sa place. Quand quelqu'un part, une autre personne apparaît. C'est un cycle perpétuel, un éternel recommencement.

Seules les créatures à sang chaud ont leur place sur l'île. Il n'y a donc pas de reptiles ou d'amphibiens. On n'y rencontre pas vraiment d'oiseaux ou d'insectes. En revanche, Nil semble avoir une affection particulière pour les félins et les animaux très griffus ou cornus.

Bien qu'on y trouve des choses inexplicables et étranges, la barrière de la langue ne demeure pas moins présente sur l'île de Nil. Les habitants ne se comprennent pas de façon miraculeuse et il arrive que nous devions utiliser de notre ingéniosité pour arriver à nous comprendre lorsque certains parlent des dialectes qui nous sont étrangers.

Selon nos observations depuis les hauteurs du Mont Nil se trouvant à l'extrême nord-est de l'île, ce monticule de terre maudit sur lequel nous nous trouvons a une étrange forme de losange.

Nous croyons que le Mont Nil est un ancien volcan qui s'est éteint. Une immense coulée de lave aussi rouge que le sang part de son flanc et sépare les parties nord et sud de l'île. Les petits rochers qui se sont formés sur ce monticule sont aussi tranchants que des rasoirs. Les plus sages évitent de l'escalader, ses flancs s'avérant traîtres et le périple pouvant s'avérer fatal. Cette falaise escarpée s'étend du nord-est de l'île jusqu'à son extrême ouest où elle s'échoue dans les eaux de la mer. Cependant, le ressac y a creusé de grandes arches de pierre qui nous permettent d'aller et venir entre les deux hémisphères sans risquer nos vies.

La partie sud de l'île est la plus sécuritaire pour nous. Elle est recouverte en majeure partie par les feuillages verdoyants de la forêt où on entend parfois les murmures sinistres de Nil. Les côtes sont cependant occupées par les larges plages de sable blanc à l'exception d'une partie de la côte est où a progressé une coulée de lave noire comme la nuit. Cette sinistre coulisse a vu des tubes de former dans sa croûte. Avec le tumulte de l'océan, ceux-ci se sont remplis d'une eau chaleureuse où nous aimons aller nous baigner. Sur la plage de galets en contrebas, on retrouve une gravure représentant une silhouette féminine au centre d'un labyrinthe. Finalement, un grand champ fleuri s'étend au pied du Mont Nil jusqu'aux abords de la forêt.

On dit que le sud de l'île est moins dangereux parce qu'il semble être le lieu de prédilection d'animaux moins griffus que la partie nord. Cependant, la Cité qui se trouve au sud-est, près de la plage de sable blanc à l'orée de la forêt, est la seule zone complètement sécuritaire de l'île. Sans que l'on sache pourquoi, Nil ne s'est jamais attaquée à quiconque au-delà des flambeaux qui délimitent la cité.

Les humains s'aventurent rarement au nord de l'île si ce n'est que dans la Baie Noire. Située juste de l'autre côté des arches de pierre sur la côte, une grande plage de sable couleur d'encre s'épanouit dans une petite baie aux abords d'une falaise. Curieusement, on y retrouve la même gravure qu'à la plage de galets située de l'autre côté de l'île, sauf que c'est une silhouette masculine qui se tient en son centre. Ceinte par les arbres de la jungle qui s'étend presque partout sur les terres du nord, il arrive que des animaux sauvages épient ceux qui osent s'aventurer dans la baie. En effet, les fauves pullulent dans les ténèbres sinistres de la jungle. Ils s'y tapissent aussi efficacement que dans les herbes hautes de la plaine qui s'étend au pied du Mont Nil de ce côté de la coulée de lave...On ne retrouve que deux saisons sur l'île de Nil : pluvieuse et chaude, puis sèche et fraîche. La période chaude et pluvieuse s'étend de janvier à avril. C'est aussi la période de fortes averses tropicales. Habituellement, la pluie ne dure que quelques heures tous les jours et la température varie entre 26 et 33ºC. Le reste de l'année, les températures se rafraîchissent légèrement pour tanguer entre 15 et 20ºC. Les journées sont rarement pluvieuses, mais parfois venteuses.Nourriture
Malgré toutes ses tares et ses dangers, l'île ne manque pas de nourriture pour ceux qui foulent son sol. Ses arbres fruitiers recèlent de nombreux fruits tropicaux tous plus alléchants les uns que les autres. Les bosquets représentent la source de nourriture la plus intarissable de l'île. On y retrouve des bananes, des mangues, des caramboles, des goyaves, des ananas, des pitayas et autres délices de ce genre.

Une fois de temps en temps, les habitants de la Cité parviennent à attraper des poules, des chèvres, des vaches et autres bovins que l'île amène sur son sol. Ils utilisent habituellement ces animaux pour leur lait et leurs œufs plutôt que pour leur viande ou leur peau.

Vous l'aurez compris, malgré les races d'animaux très variées qui se trouvent dans ses forêts et sa prairie, la viande demeure une denrée rare pour les hommes qui habitent Nil. Par contre, la mer regorge de poissons et de fruits de mer dont se délectent les plus adroits pêcheurs ─ ou les plus astucieux et déterminés d'entre eux.

Eau potable
Cernée de toutes parts par la mer, on peut d'abord croire que l'île ne comporte que très peu de sources d'eau potable. La vérité, c'est qu'il suffit de connaître leur emplacement, puisqu'elles sont assez nombreuses sur le territoire. Entre la Crique de Cristal qui se trouve près de la Cité et les tubes près du Mont Nil, on trouve également des bassins et des sources laissés çà et là par l'eau de pluie.

Vêtements et autres effets personnels
Tous ceux qui sont enlevés par Nil arrivent irrémédiablement avec leurs vêtements et leurs chaussures. Ils doivent ensuite s'assurer d'en prendre bien soin parce qu'il n'y a pas de boutiques sur Nil. Certains occupants ont néanmoins commencé à cultiver le chanvre à quelques endroits pour en faire des vêtements au tissu grossier. Il existe également un arbre dont l'écorce peut être battue puis tressée pour donner un tissu un peu rêche, mais très résistant.

Il n'en demeure pas moins que les vêtements sont une richesse non négligeable sur Nil et que les occupants ne rechignent que rarement de dépouiller les morts de leurs atours pour les ajouter à leur inventaire...

Nil ne semble pas être très sélective quant au potentiel de survie de ses otages. Les plus démunis ne font pas exception à la règle qui concerne la disparition des effets personnels. Pas de canne blanche pour les aveugles, pas d'appareils auditifs pour les malentendants, pas de chaise roulante, de canne, de marchette ou de béquilles. Ceux qui n'apprennent pas rapidement à outrepasser leurs handicaps ne font pas long feu ici.

Feu
Le feu est synonyme de sécurité sur Nil. Même s'il rend un campement plus facilement repérable dans le noir la nuit, il tient les animaux les plus affamés éloignés. Si l'on apprend pas rapidement à allumer un feu une fois sur le sol de l'île, on ne survivra pas très longtemps. Les habitants utilisent habituellement une technique utilisant la friction du bois et de l'écorce pour allumer un brasier. Autrement, certains d'entre eux sont parvenus à trouver du silex. Cependant, ces pierres s'avèrent rares et se retrouvent rarement au même endroit.

Armes et outils
Ils sont rares et ont une grande valeur aux yeux de leurs propriétaires. La plupart des humains qui foulent le sol de Nil doivent se contenter d'armes de fortune, de pierres ou de cristaux qu'ils ont déniché dans la nature. Au fil du temps, certains plus adroits que d'autres ont fabriqué des armes qui sont toujours conservées dans la cité. Les habitants de la Cité ont donc accès à plusieurs lances et poignards. Cependant, personne n'est propriétaire de ceux-ci. Les armes sont conservées dans la baraque et peuvent être utilisées lorsque l'on s'aventure dans la nature pour chasser ou s'acquitter de ses tâches journalières. Ceux qui ne demeurent pas dans la cité ont rarement la chance de posséder des armes aussi sophistiquées et se contentent de ce qu'ils parviennent à fabriquer.

Les habitants de l'île ont également conçu des outils comme des bêches et des faucilles pour cultiver la terre à petite échelle, des meules pour moudre le grain, des aiguilles faites d'os pour coudre, etc.