don't run away from me (oro)

— don't run away from me

20.08.2020 ft @oro

Ton regard qui ne cesse de divaguer vers les profondeurs de la forêt. Ton palpitant qui s'active lorsque t'y penses. A y aller. A tenter ta chance. T'as attendu Tessa. Peut être pas assez, peut être trop. Mais t'as encore pensé à lui, cette nuit. A cet homme qui t'a sauvé la dernière fois. Cette personne que t'a prise pour une illusion. Parce que t'as clairement pas compris ce qui s'est passé, en l'espace de quelques secondes. Tu t'es laissée faire, comme une marionnette. Tu crois, t'es sur de rien, mais il était réel. Il ne pouvait pas être qu'un mirage, qu'une illusion faite par ton esprit si dérangé. T'as eu peur Tessa. T'as cru que ta mort était sur le point d'arriver. Et pourtant. Il t'a saisi, cet inconnu, il t'a tiré vers lui pour te sauver, te protéger du danger. Et quand t'as pu retrouver ton équipe pour rentrer, plus rien. Le vide. Le silence. Il avait disparu. Alors, c'était quoi au juste ? Cette question qui reste sans réponse te perturbe, te triture l'estomac et le crâne. C'est décidé, aujourd'hui, tu vas le découvrir.

Sac à dos en place, tu attends une heure bien précise pour partir, ne voulant pas que les autres survivants te remarquent. T'es pas l'genre de nana à aller se promener seule, bien au contraire. On t'accompagne toujours. T'as pas ton mot à dire, jamais. Mais cette fois-ci, t'as pris le gauche. T'es prête, tu le sens au fond de toi. Jambes stables, pieds bien ancrés dans le sol, t'avances d'un pas décidé pour t'engouffrer dans la forêt, puis atterrir à l'entrée de la jungle. T'as prévu de quoi boire et manger, au cas où. T'en es même venue à voler une arme à la Cité, histoire de te défendre si besoin. Tu n'sais pas vraiment où chercher, si tu dois envoyer des appels. T'es paumée Tessa. T'y es allée sans savoir réellement si quelqu'un allait apparaître devant toi. Après quelques heures de marche, tu laisses tomber tes fesses contre le sol, commençant à ressentir une petite douleur à tes orteils. T'es pas habituée et ton corps te le fait comprendre. « J'suis clairement dans la merde au final. » Que tu prononces en fermant doucement les yeux sur la stupidité de ton acte. T'aurais pu venir avec une autre personne mais non, t'en as fais qu'à ta tête et voilà le résultat. Trés ingénieux.

Tu frottes délicatement ton minois lorsque t'entends un bruit juste derrière. Sans réfléchir, tu te redresses, attrapes ton sac. Tu n'sais pas si tu dois courir, attendre ici, hurler. Tu paniques à l'idée que ce ne soit absolument pas ce que tu recherches. La dernière fois, t'es bien tombée nez à nez avec un animal. « Y a. Y a quelqu'un ? » Voix vibrante qui annonce ton angoisse, tu fronces les sourcils lorsqu'au loin, tu aperçois un mouvement d'une silhouette. Inconsciente et très fatiguée, tu ne prends pas la peine d'activer ton cerveau sur quoi faire et te mets à courir après ce que tu viens de voir. « Non, attendez ! » Prions que tu ne sois pas en train de crier et de courir après un rien du tout.

dé de survie:

run away like a criminal
20.08.20 / la jungle @tessa

Tapis comme un prédateur, il l'observe. Ce qu'il ressent, c'est un mélange de curiosité et d'appréhension. Quelque chose l'attire irrémédiablement. Le destin lui-même le place toujours sur sa route, comme un prince venu délivrer une princesse. Mais ils ne sont pas dans un conte de fées et, avouons-le, Oro est bien loin d'être un prince. Son unique oeil valide fixe la jeune femme, assise par terre. Il se demande ce qu'elle est venue faire ici, dans la jungle. Loin de la cité, dans une des parties les plus dangereuses de Nil.
Est-ce qu'elle est venue ici pour le chercher ? La dernière fois, il l'a laissée comme s'il n'avait jamais existé. Lâchement. Intelligemment, malgré-tout.

Il a envie de fendre les broussailles pour la rencontrer. La rencontrer vraiment. Mais quelque chose le retient. La raison, peut-être. S'il la retrouve, elle posera des questions. Qui est-il, ce qu'il fait là, pourquoi il n'est pas à la cité. Pourquoi il a été exclu. Ses poings se serrent d'une colère tendre mais froide. Il gesticule un peu pour se calmer. Y a. Y a quelqu'un ? Il se fige. Merde. Même pas capable d'être discret. Pourquoi s'est-il approché si près ? Il n'ose plus bouger, le souffle plus court. Il fixe la jungle devant lui. Quelques pas et il y sera englouti. Pourquoi la fuit-il ainsi ? Même lui l'ignore. Mais sa raison lui crie qu'il ne vaut mieux pas l'approcher. Qu'il lui attirerait des ennuis. Forcément. Parce qu'il les attire comme la bouse attire les mouches. Accroupi, il se décide enfin à avancer de plusieurs pas, prêt à se fondre plus encore dans la masse touffue. Non, attendez ! Merde, merde et re-merde ! Il hésite une fraction de seconde à se mettre à courir aussi vite qu'il le peut mais cette fois, c'est la curiosité qui le fige sur place. Il entend dans son dos les buissons s'écarter au passage d'une course. Elle s'est sûrement mise à courir, cette fois. Alors, il se lève complètement, se dévoilant tout entier pour se retourner et se retrouver face à elle. Lancée dans sa course, elle lui arrive presque dessus, comme il est immobile. Il l'attrape délicatement par les poignets pour la stopper net. Doucement... chuchote-t-il en regardant autour de lui. À force d'y vivre depuis presque un mois, il sait que la jungle regorge de prédateurs affamés et bien camouflés, alertes aux moindres signes de vie de proies potentielles - ce qu'ils sont, évidemment. Il la lâche soudainement, comme si son contact l'avait brûlé et la fixe de son oeil droit et clair. Le gauche, inerte et blanchâtre, semble avoir du mal à se focaliser sur un point. Viens, l'attire-t-il sans ménagement, attrapant sa main pour l'engouffrer dans des buissons dont certains sont épineux. Il marche d'un pas sûr mais silencieux - du moins, il essaie. Il ne sait pas vraiment où est-ce qu'il l'emmène. Pourtant, il se dirige vers son propre campement de fortune. Là où il se sent plus ou moins en sécurité. Est-ce vraiment une bonne idée ? Sur un chemin un peu plus dégagé, il pile net, se retourne et la lâche de nouveau. Il n'est qu'à quelques mètres de son camp. Que viens-tu faire ici ? Ce n'est pas un endroit sûr, la sermonne-t-il comme s'ils se connaissaient depuis toujours, comme s'il veillait sur elle, comme si c'était son devoir. Il peut paraître froid, pourtant l'inquiétude se lit dans son iris bleuté.

dé de survie: