orphan | maryn

· orphan
24.08.2020 · ft. @Ma — J#1028

Tu t'étais levé tôt encore aujourd'hui, pour aller faire un tour dans la forêt et même plus loin, vers la coulée noire pour miner un peu de la roche. Tu espères toujours récupérer du fer mais c'est vraiment la chose la plus dure à obtenir. Des heures de travail pour une mince récompense. Il était donc aux alentours de dix heures, sans doute que Ma était réveillée ; peut-être qu'elle s'essayait à la poterie. Encore avant-hier tu lui as montré comment réalisé une assiette. Mais elle apprend vite Ma. Elle est beaucoup plus délicate que toi. De toute façon à la cabane, elle a de quoi s'occuper Ma, parfois elle aiguise tes lames mais t'aimes pas trop ça Shae, t'as peur qu'elle se blesse.

Tu redescendais la coulée noire avec quinze kilos de roche dans ton sac de bambou quand tu entends au loin une créature couiner. Instinctivement tu te retrouves en position de défense, machette en main. Tu te rapproches doucement en scrutant les alentours avec soin ; du sol aux arbres ton regard inspecte l'environnement. Tu continues de faire des pas légers vers le bruit de couinement, avant que tes yeux ne tombent sur la.. créature blessée.

Un louveteau. Un LOUVETEAU. Merde la mère doit pas être loin. Mais le louveteau doit couiner depuis dix bonnes minutes maintenant, et tu le vois à sa patte ensanglanté qu'il ne marcheras pas de sitôt. Il n'arrête pas de se lécher les babines, peut-être qu'il à soif. Tu t'approches de lui lentement en chuchotant des 'shhh, shh' pour.. le calmer? T'en sais foutrement rien. Lorsque tes doigts veulent toucher sa patte blessé il se met à te mordre la main ; enfin mordre est un grand mot, il s'apparente plus à une mâchouille pour prévenir de pas toucher ici. Ok p'tit mec.

Tu décroches de ton sac en tiges de bambou la ficelle qui porte une espèce de gourde en cuir tanné. Pas une de tes plus belles créations mais ça suffit pour contenir une proportion d'eau. Tu fais glisser l'eau sur le museau de la bête qui vient se régaler. Bon maintenant.. tu dois prendre une décision.. Il va mourir ici le p'tit. Bon. Ok. Une nuit. Une nuit, tu le soignes et hop il repartira dans la nature cherchait sa maman. Tu décides donc de le chopper par la peau du cou, ignorant ses couinements avant le poser contre ta poitrine et le porter comme un.. bébé.. Seigneur qu'est-ce que je fous.. penses tu.

Mais le louveteau est bien dans tes bras, peut-être même qu'il crevait de froid jusqu'à là. Puisqu'il est calme tu continues d'avancer pour rentrer à ton campement, ta cabane, auprès de Ma. Il te faut avancer près de vingt minutes pour arriver chez vous. Proche d'une de tes cordes reliés à plusieurs de tes carillons en bambou tu fais bouger celle ci trois fois, indiquant ainsi à Ma que tu rentres. Si les carillons sonnaient autrement, par exemple une fois, Ma serait avertit d'un danger. Lorsque tu pénètres dans ton campement Ma est déjà à la fenêtre de son étage, le troisième.

Et son regard accroche directement sur la bête tenu dans tes bras. T'arrives pas trop à savoir si elle est contente ou pas. « Il était blessé. Je.. je vais voir ce que je peux faire pour lui. » Tu fais attention à lui lorsque tu te débarasse de ton sac de bambou remplis de pierre, tes épaules sont soulagés de ce poids en moins. Maintenant tu te diriges vers ton point d'eau ; dans le dernier bac de son système de filtration l'eau est clair et totalement consommable même si tu préfères la bouillir avant pour être sur. Mais le louveteau se fiche de ça, buvant à sa soif.

dé de survie:

Peu à peu, l'habitude commence à arriver. C'est discret, encore léger, mais Ma commence à s'y faire. Elle rêve toujours la nuit qu'elle s'échappe, que tout ceci n'est qu'une chimère, un cauchemar inventé. Elle espère, tout les matins, ouvrir les yeux dans son lit, sentir l'odeur des crêpes de Mama et entendre le rire de Papa qui écoute la radio. Elle espère sentir sur sa peau les doigts de Pedro, toujours endormi, qui l'enlace dans son sommeil. Mais non, rien de tout ça. C'est dans la cabane que depuis une année Ma ouvre les yeux. Dans cet endroit qu'elle déteste, dont elle aimerait fuir. Pas ce foyer précisément, mais l'île. Elle en a peur, tellement peur. Elle pleure encore au moins une fois par jour, prise de panique ou de nostalgie, le manque est toujours présent, elle qui était si proche de sa famille, de ses parents, son fiancé, ses ami.es, sa vie. Tout lui manque à Ma, si fort qu'elle a du mal lorsqu'elle y pense, à retenir ses larmes.

Heureusement Shae est là. Première rencontre de cette île, elle ne la remerciera jamais assez d'avoir prit soin d'elle et de continuer à le faire. Elle a eu beaucoup de chance de tomber sur Shaeryn, cette fille presque sauvage qui sait si bien se débrouiller, survivre. Sans elle, c'est certain que Ma n'aurait pas fait long feu, surement dévoré par une bête sauvage ou capturé par de possible indigène, où encore dépecée par quelqu'un, ou quelque chose. Mais rien de tout ça, aucun scénario catastrophe sauf celui d'avoir atterrie sur l'île. Parce que Shae est là, toujours là pour veiller sur sa protéger, sur Ma. Et la jeune femme essaie de le lui rendre, à sa façon. Il lui a fallut du temps pour s'adapter, et le chemin est encore long. Cependant, Ma met la main à la pâte, s'occupant de faire à manger, du potagers, poteries, des paniers en osiers, d'aiguiser les armes de Shaeryn. Ma, elle est une vraie femme d'intérieur, au foyer, ce qu'elle aurait du devenir en épousant son tendre Pedro. Ce qu'est Mama, sa tendre maman. C'est une vie qui lui convient, qu'elle a toujours voulu et qu'on attendait d'elle. Alors elle donne toujours le meilleure d'elle-même pour que Shae se sente bien.

Ma s'occupe comme elle le peut, faisant un brin de ménage dans la cabane. Shae n'est pas là, et la jeune femme déteste être seule ici... ou partout. Quand sa protectrice et amie s'absente, Ma est souvent tremblante, toujours à imaginer le pire, tant pour l'une que pour l'autre. Heureusement le doux son des carillons résonne trois fois, indiquant le retours de Shae. C'est dans un soupire discret, mais de soulagement, que Ma se précipite à la fenêtre du troisième étage pour la voir et la saluer, le sourire aux lèvres tant elle est toujours heureuse de voir Shaeryn revenir en un seul et unique morceau. Mais le regard s'abaisse sur les bras. Elle tient un petit animal, une bête dite sauvage. Y'a directement une angoisse qui s'installe peu à peu, mais Ma sait que jamais son amie ne ramènerait quelque chose ou quelqu'un de dangereux pour leur sécurité.

Doucement et prudemment, elle quitte la fenêtre, descend les échelles pour rejoindre Shaeryn et le petit louveteau. Maintenant elle le voit bien, et elle a identifié l'animal. « Um bebê lobo ? » Qu'elle dit doucement, continuant de s'approcher, jusqu'à s'arrêter à une distance qu'elle trouve suffisante. Après tout, elle n'est pas dès plus rassurée. Finalement son regard se relève vers Shaeryn. « Shae... pourquoi tu .. você está com.. un animal ? » L'anglais est toujours très hésitant, l'alignement des mots aussi.

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24.08.2020 · ft. @Ma — J#1028

Il n'a fallut que quelques minutes à Ma pour descendre de la cabane, parfois Shae tu aimes bien voir Ma comme une Jane du livre de la jungle, en beaucoup plus jolie et douce cependant. En pensant à la métaphore, tu te demandes étrangement si tu joues pas le rôle de Tarzan et du coup.. tu secoues la tête en soupirant, laissant le louveteau épancher sa soif. La jolie portugaise arrive près de toi, observant la bestiole d'un air curieux. « Um bebê lobo ? » Lobo ça doit dire loup.. Bientôt tu sera bilingue en portugais, pour sûr.

« Si. » Ouais c'est nul mais ça fait partie des vingt mots de portugais que tu utilises avec Ma, si Ma apprend l'anglais avec toi pourquoi tu apprendrais pas le portugais en échange. Tout est bon à apprendre de toute façon. « Shae... pourquoi tu .. você está com.. un animal ? » Tu soupires encore en mettant complètement le loup dans l'eau qui commence à se débattre un peu avant de poser ses deux pattes arrières sur le fond du bassin, posant ses deux pattes avant sur le rebord en couinant. « Il a la patte cassé. Acredito. Est.. Est-ce que ça te dérange ? » Dernier montrant ton hésitation à toi aussi. La vie sur Nil était d'une adaptation constante, une successions de choix à faire. Est-ce qu'accueillir un loup en était une ? Et si Ma n'aimait pas ton idée?

« Je vais soigner.. Curar..? sa patte. » Tu frottes le dos du louveteau pour le nettoyer un peu de la poussière et de la terre, tu replonges sa patte blessée dans l'eau pour en retirer le sang doucement et même s'il couine il ne te mord pas au moins. Tout trempé tu le sors du bac pour l'amener dans ta cuisine extérieur ; là avec tes deux fours, ta table et tes bancs de chaque côté, il y a aussi ce que tu t'amuses à appeler ta plancha.. une pierre longénile assez plate qui te permet de faire cuire tes aliments dessus. Bref tu poses le louveteau sur la table et tu le regardes. « Par où commencer? Du sel pour désinfecter? Ou peut-être la pommade.. avec les herbes..  » Et cette crème est au deuxième étage, dans ta pièce de stockage avec le reste de tes onguents médicinales. Recette copiée à la médecin de la cité que tu as connu avant ton exclusion.