tombent les masques (gold)

Qu'ils étaient ennuyeux les habitants de cette cité ! Comment voulaient-ils que je m'occupe si personne ne causait un peu de drama ? Moi je ne passais pas mes journées à risquer ma vie à l'extérieur alors j'attendais au moins un peu d'animation dans la cité. Mais non, ils étaient tous super sages à faire ce qu'on leur demande, comme des petits moutons. Et après on osait me demander pourquoi j'aimais tant faire des histoires... c'était le seul moyen de s'occuper ! Et le pire c'était que si je voulais garder mon masque, je devais agir comme tous ces idiots ennuyeux... Quel calvaire. Faire la lèche-bottes auprès des chefs, fabriquer des vêtements pour que tous ces idiots puissent s'habiller convenablement comme s'ils le méritaient, ce n'était pas ça qui me rendait heureuse. Je voulais simplement créer le chaos partout où j'allais, comme je l'avais fait en détruisant la vie de ce pauvre Judas. Mais ce n'était pas asssez, rien ne l'était. Je n'étais jamais rassasiée. Pourtant, ça avait été un gros poisson, un sacré plan à mettre en place, mais rien n'y faisait.

Ennuyée par le manque d'action dans la cité, je décidais de prendre un peu de recul, tout en restant en sécurité. Il était rare que je m'aventure en dehors, préférant ne pas risquer de mourir avant l'heure. Je n'étais pas complètement idiote... Partir explorer l'île était une idée que je trouvais vraiment étrange... La curiosité n'était pas une qualité. Enfin... le meilleur moyen pour voir le moins de débiles possibles tout en appréciant un peu d'air restait la plage. Je m'y étais donc aventurée, laissant mon esprit vaquer à ses pensées, ou le laissant préparer des plans machiavéliques, en fonction de ce qu'il préférait. Je regardais l'horizon, les yeux se perdant dans l'étendue se tenant devant moi quand, soudainement, j'entendis des bruits... Comme si quelqu'un pleurait. Voilà enfin quelque chose d'intéressant ! Si quelqu'un pleurait, c'était qu'on l'avait blessé, et ça ça pouvait m'occuper. Me demandant déjà comment j'allais empirer une situation que je ne connaissais pas, je commençais à chercher d'où les pleurs provenaient.

Marzia. Un sourire presque sadique s'afficha sur mon visage alors que je l'admirais, encore loin, pleurer dans ses mains. C'était une marque de faiblesse, de pleurer de cette façon. C'était pathétique. Cette fille, je ne l'avais seulement croisé jusque là, et je ne savais pas quoi en penser. Elle était vraiment invivable mais pourtant, je ne pouvais m'empêcher d'éprouver un peu de respect pour elle. Elle osait dire tout haut ce que je pensais tout bas. Et bien sûr, raison pour laquelle je me cachais, peu de gens l'appréciaent. Elle se faisait toujours passer pour la fille forte, arrogante, que rien ne touchait. Mais je la découvrais enfin sous un autre jour : la voilà qui pleurait. Elle ne m'avait pas encore repéré. parfait. Alors que les rouages de mon cerveau commencèrent à tourner à vive allure, je m'approchais d'elle, sans oublier de troquer mon sourire sadique avec un sourire chaleureux et amical, que je maitrisais à la perfection. Au moment même où elle remarqua ma présence, elle me dit de m'en aller. Je m'assis à ses côtés, sur le sable chaud.

-Je ne vais pas te juger parce que tu pleures. C'est normal de pleurer, ça permet d'évacuer. Mais c'est toujours plus agréable d'avoir une épaule sur laquelle s'appuyer non ?

Mon dieu, je n'arrivais même pas à me croire moi-même. Je n'avais aucune envie qu'elle s'appuit sur moi ou de l'entendre encore larmoyer pendant des heures. Si je pouvais, si je craignais pas les conséquences, je profiterais de l'océan se tenant devant nous pour la noyer. Elle ne voulait pas être là ? Bien, elle serait servie. Mais non, à la place j'étais là à la réconforter comme si j'étais son amie depuis des années... Mais c'était important de l'écouter, d'être là pour elle. Je pouvais détruire sa couverture, sa réputation en quelques secondes. J'allais apprécier. Puis elle avoua la raison pour laquelle elle pleurait. Elle en avait marre. Un ras-le-bol. Comment lui en vouloir ? Nous en avions tous marre de cette foutue île. Sérieusement, qui aimait être ici ? Bon elle m'avait aussi insulté de crétin, et même si mon envie de lui mettre une baffe était forte, je me retins, préférant passer outre.

-Je comprends... Mafia, c'est ça ? Tu sais, la vie ici, ça ne plait à personne je pense. On fait tous plus ou moins bien semblants. C'est tout ce qu'on a pour le moment, alors on fait avec. C'est facile pour personne, on rêve tous de rentrer chez nous, comme toi, mais en attendant on ne va pas se laisser abattre ! A quoi bon pleurer et se plaindre ? Ça ne nous fera pas rentrer chez nous plus vite... Mais je sais que c'est dur, que ta vie d'avant te manque. Je veux juste que tu saches que tu n'es pas seule.