What are you doing? (Luz)

2 août 2020
Depuis 367 jours sur l'île
Feat @Luz

Cela faisait plus d'un an maintenant que Vlad se trouvait sur cette maudite île, loin de sa femme et de sa fille. Il savait que les deux personnes qui comptaient le plus pour lui n'étaient pas en sécurité loin de lui. Cela faisait donc plus d'un an que Vlad cherchait un moyen de rentrer chez lui à tout prix. En vain.

Alors, en attendant, il s'était habitué à sa vie sur l'île. Armé d'un petit couteau qu'il a réussi à voler avant de quitter la cité, il ne cessait de fouiller la forêt à la recherche d'éléments de réponses. D'où venaient ces portes? Où et quand apparaissaient-elles? Autant de questions qui restaient pour l'instant sans réponse...

Mais Vlad continuait son enquête jour après jour. Il avait l'habitude d'être seul. Il fuyait d'ailleurs la compagnie des gens qui ne faisaient que le détourner de sa quête. Alors, quand il entendit du bruit à proximité de lui, en plein milieu de la forêt qui était censée être vide d'individus, il alla se cacher derrière un arbre. Si l'individu qui passait à côté de lui était mal intentionné, il ne lui laisserait aucune chance de s'en tirer vivant !

Lancer de dés:

— What are you doing ?
02.08 ou jour 1043, ft. @Vladimir

Luz avait pansé la plaie de Rouge depuis un bon moment. La rouquine avait disparu dans la sylve depuis belle lurette et personne ne revenait la chercher pour l’escorter vers la Cité. Les minutes s’égrenaient rapidement. L’après-midi finirait par s’envoler si elle ne bougeait pas de là. Depuis qu’elle avait été attaquée par un fauve au nord de l’île, on ne la traitait plus comme auparavant. Il lui arrivait de se demander si le Leader ne lui avait pas proposé de diriger les artisans pour faire comme si son existence avait une quelconque importance, comme si elle avait toujours une utilité au sein de la Cité. Après tout, dans quel monde est-ce qu’un leader estropié était respecté par ceux qu’il dirigeant ? Dans quel monde est-ce que les incapables étaient respectés ? Une petite voix dans sa tête lui répétait qu’elle n’était pas totalement inutile même confinée à la Cité. Ses onguents, ses pommades, ses élixirs et ses breuvages apportaient une aide précieuse à ceux qui les utilisaient, mais cette impression de n’être qu’un boulet la suivait constamment.

Lassée d’attendre près de la cascade, la brune avait fini de verser la mixture verdâtre qu’elle venait de concocter dans une fiole de terre cuite qu’elle avait scellée de cire d’abeille avant de la fourrer dans les larges poches de son sarouel avant de s’enfoncer dans les bois en direction du campement en espérant ne pas croiser celui ou celle qui était chargé de la ramener au bercail, car elle risquait ainsi de s’attirer les foudres du Leader qui refusait de la voir se balader seule. Parce que malgré son visage impassible, Luz ne trompait personne : la douleur, même si elle avait considérablement diminué au fil des mois, était toujours présente et parfois si intense qu’elle l’empêchait de fonctionner, de penser.

Alors qu’elle avançait entre les arbres, elle ne pouvait se défaire de cette impression qu’elle était observée, ramenant des souvenirs bien funestes à sa mémoire. Tentant de calmer sa respiration, elle continue à progresser en silence, cherchant sa lame de fortune faite d’un cristal prélevé dans les arches dans sa poche du bout de doigts. T’énerve pas, Luz. T’as toujours cette impression sur Nil de toute façon… Son regard papillonne d’arbre en arbre, essayant de repérer les dangers éventuels alors qu’elle attrape finalement son arme au milieu des flacons qui produisent un cliquetis léger malgré les morceaux de tissu dans lesquels elle les enveloppe…

Lancer de dé:

2 août 2020
Depuis 367 jours sur l'île
Feat @Luz

Vlad ferma les yeux, tentant de percevoir au mieux d'où venaient les bruits présents autour de lui. C'était des bruits de pas, il n'avait aucun doute là-dessus. Mais d'où provenaient-ils? Les yeux fermés, il fit communion avec son environnement. Chaque bruissement du vent dans les feuilles des arbres, chaque branche écrasée était une douce mélodie à ses oreilles. Les bruits de pas se rapprochaient de sa position. Il allait pouvoir y aller. Resserrant l'étreinte sur son couteau, il compta mentalement. Trois, deux, un.

Tel un lion, il bondit en dehors de sa cachette et fonça sur la personne qui avait eu l'audace de partager un bout de forêt avec lui. Son entraînement de policier lui permettait d'avoir un temps de réaction très court et de maîtriser ses adversaires en deux temps trois mouvements. Arrivant dos à la jeune femme, celle-ci n'eut pas vraiment le temps de réagir. Déjà le bras puissant de Vlad était collé à la gorge de la jeune femme. De dos, il ne la reconnaissait pas vraiment, mais il avait une petite idée de son identité. Ce devait être Luz.

"- Que fais-tu ici? Tu me suis?"

Etant un peu parano, toujours persuadé que quelqu'un avait trouvé une porte et allait s'enfuir d'ici avant lui, il ne relâcherait donc pas sa pression avant qu'elle réponde à sa question. Mais, dans sa précipitation, Vlad avait sous-estimé son adversaire. Il n'avait pas remarqué le couteau de fortune qu'elle tenait à la main et qui allait potentiellement lui faire des dégâts...

— What are you doing ?
02.08 ou jour 1043, ft. @Vladimir

À peine elle avait le temps de réagir qu’elle sentit la poigne d’un homme s’enrouler autour de sa gorge pour l’immobiliser. La panique s’empara d’elle, lui faisant perdre tous ses moyens l’espace d’un instant. La brune se tenait raide comme une barre, serrait son couteau de fortune si fort qu’elle sentit le sang lui couler entre les doigts. C’est la moiteur de l’hémoglobine et l’accent prononcé de celui qui l’avait attaquée qui la firent sortir de sa torpeur. La colère fait un pic sans se faire attendre. À sa connaissance, Luz était l’une des rares personnes à défier les conventions et à s’aventurer dans la nature une fois de temps en temps pour apporter des vivres à ce bougre qui avait réussi à se faire exclure de la Cité à cause de sa susceptibilité. Parce que la jeune femme savait ce que c’était que de se retrouver dans un endroit où on a du mal à se faire comprendre, où on est la seule personne qui parle une langue que personne dont personne ne semble saisir les subtilités.

Cette emprise qu’il a sur elle lui ramène des souvenirs étouffants à la mémoire, une réminiscence que la pression des griffes qui avaient traversé ses vêtements pour lacérer sa peau, la puissance des mâchoires dont les crocs s’étaient enfoncés dans sa cuisse pour l’entraîner dans les fourrés pour la dévorer. C’était insupportable. Elle avait envie de hurler, mais elle serra plutôt les dents et utilisa toute la force de son bras pour érafler la cuisse de son attaquant à l’aide de la lame transparente teintée de liquide vermeil, profitant de ses quelques secondes d’inattention pour se dégager en brandissant le couteau devant elle en signe d’avertissement.

« Me touche pas, putain ! Des larmes menacent de déferler sur ses joues, la colère enflamme ses joues et son regard noir. J’te suis pas, j’essaie juste de rentrer à la Cité. »

Décidément, vivre seul dans la cambrousse ne semblait pas faire à tout le monde…

2 août 2020
Depuis 367 jours sur l'île
Feat @Luz

Dans la vraie vie, Vlad était déjà connu pour être parano. Mais maintenant qu'il vivait seul dans la forêt sur une île inconnue, cette caractéristique avait pris tellement d'ampleur qu'il était sans cesse persuadé qu'on essayait de le suivre pour lui voler ses provisions ou une éventuelle porte.

Sûr d'être dans son bon droit, il ne détacha son étreinte que lorsque Luz le blessa à la jambe avec son couteau. Il était habitué à prendre des coups ou à être blessé, mais que cela vienne d'une femme le surprenait toujours. Oui, Vlad était un brin misogyne...

"- Wow, calme-toi"

C'était lui qui l'avait attaquée, et c'était lui qui lui demandait de se calmer. Mais avec Luz il ne savait jamais sur quel pied danser. Il ne comprenait déjà pas pourquoi elle lui apportait de temps en temps des vivres. Sa gentillesse était tellement déconcertante pour le Russe qu'il était persuadé qu'elle avait quelque chose à cacher et qu'elle allait dévoiler sa vraie personnalité à tout moment.

"- C'est mon secteur ici, tu le sais bien", expliqua-t-il à Luz comme pour justifier le fait qu'il l'avait attaquée. Il regarda ensuite sa jambe éraflée. "On peut dire que tu sais te servir d'un couteau"

Amusé de l'air choqué de la jeune femme, il ne put retenir un rire. Mais qu'est-ce qu'elle avait à le regarder comme s'il était le plus grand prédateur de l'île? Il ne lui avait fait aucun mal en fin de compte!

— What are you doing ?
02.08 ou jour 1043, ft. @Vladimir

Elle a envie de lui hurler dessus, Luz. De lui hurler qu’il est totalement taré s’il pense que qui que ce soit peut revendiquer un bout de territoire sur cette île. Comme si c’était leur île. Non. C’était son île à elle. Et voilà l’une des choses que Luz craignait le plus chaque fois que quelqu’un était expulsé de la Cité : qu’un autre clan, moins raisonnable et révolté contre la Cité, voie le jour, et que les otages de Nil se mettent à s’entredéchirer pour un lopin de terre ou un autre, un terrain de chasse ou un bosquet de fruits. Luz c’était le genre de fille hyper terre à terre qui hésitait pas à traiter les trappeurs de la Cité de gros cons, parce que tout le monde savait que dès qu’on tuait un putain de lapin sur cette île, Nil ramenait quelque chose de pire, ou pire, quelqu’un d’autre. Manger un ragoût de rongeur ne valait pas voler la vie d’un inconnu à ses yeux. Et la brune s’était mis un point d’honneur de tuer que si c’était nécessaire.

Là, devant l’exilé, elle ne peut s’empêcher de se dire qu’elle lui aurait foutu son poing à la figure si elle avait pas eu peur de se faire mal en le frappant. Son éclat de rire ne fait qu’exacerber la colère qu’elle ressent, mais elle prend une grande inspiration par le nez, baisse son arme et plante ses iris noirs dans ceux du grand gaillard.

« Si t’es encore assez bête pour penser que t’as la légitimité de dire qu’un territoire t’appartient sur cette île, j’peux t’assurer que tu rentreras jamais chez toi. Le ton de sa voix est calme, posé, glacial. S’il est assez stupide pour penser qu’il existe un semblant de sécurité où que ce soit sur cette île, Nil va finir par le dévorer. Et jamais il ne reverra sa famille. Tu nous as déjà vu attaquer quelqu’un juste parce qu’il avait mis un orteil dans les limites de la Cité ? Non. On prend le temps de lui parler avant d’essayer de l’égorger. T'aurais au moins pu tirer quelques leçons de bienséance de ton séjour parmi nous. »

L’adrénaline qui avait pulsé dans ses veines quelques instants auparavant redescend. Une douleur lui vrille la paume de la main, mais elle ne laisse rien paraître.

2 août 2020
Depuis 367 jours sur l'île
Feat @Luz

Luz avait l'air passablement énervée, même si Vlad ne comprenait toujours pas pourquoi. Il n'y pouvait rien si elle s'était laissée surprendre lorsqu'il lui avait bondi dessus. Elle était pourtant la mieux placée pour savoir qu'il fallait constamment se méfier sur cette île, toujours regarder derrière soi lorsqu'on allait quelque part.

"- Et toi, si tu es assez bête pour ne pas regarder derrière toi..."

Voilà maintenant qu'elle lui vantait les mérites de la Cité. Dans la Cité, on n'attaque personne. Dans la Cité, le monde est magnifique... Oui, sauf que la Cité, elle expulse des gens juste parce qu'ils se battent. Si la Cité pensait vraiment pouvoir éliminer toutes les réactions humaines un peu violentes, elle allait bien vite se retrouver sans personne. Mais Vlad n'en dit rien, il ne voulait pas polémiquer... Il aurait juste aimé l'accompagner à la Cité, pour lui prouver que les habitants auraient sans doute essayé de l'égorger s'il y avait mis un pied.

"- La Cité, c'est par là", lui dit-il en montrant la bonne direction. "Tu devrais éviter de te balader seule, on ne sait jamais ce qu'on peut croiser"

— What are you doing ?
02.08 ou jour 1043, ft. @Vladimir

C’est vrai qu’elle est rouillée, Luz. Mais bon, plus de sept mois à toujours avoir quelqu’un qui te suit comme une ombre, ça a tendance à laisser des traces niveau vigilance. La jeune femme ne peut s’empêcher de songer qu’il est vraiment temps qu’elle reprenne du poil de la bête, qu’elle recommence à aiguiser ses sens et à fortifier ses muscles. Qui sait ? Peut-être qu’elle trouverait quelqu’un qui se sente d’attaque pour l’aider à la Cité ? Elle essuie le voile de sueur qui s’est déposé sur son front, lâchant un soupir profond avant de relever les yeux vers l’homme de haute stature. « T’as raison. J’ai perdu la main. J’en avais assez de poireauter à la crique en attendant que quelqu’un vienne me chercher, » déclara-t-elle d’une voix soudainement lasse. Elle doit trouver une alternative à ces breuvages d’herbes soporifiques dont elle s’abreuve constamment, à ces décoctions qui atténuent la douleur sourde qui la dérange depuis des mois. Fallait qu’elle se rende à l’évidence : ces trucs-là émoussaient ses sens et elle allait finir par crever si elle n’avait pas toute sa tête. La situation était presque drôle. Deux heures plus tôt, elle faisait la morale à Rouge concernant son comportement risqué et destructeur, puis voilà que Vladimir lui frottait son manque de légitimité à faire la morale à la gamine comme du sel sur une plaie à vif sans même le savoir. Elle entendait presque Nil murmurer à son oreille : Tu resteras ici pour toujours, quoi que tu fasses, Luz. L'esprit clair ou embrouillé, tu m'appartiens pour l'éternité. Sauf que tu l'ignores, même si ça affole le rythme de ton cœur. Si elle avait voulu t'attaquer, là tout de suite, elle serait déjà passée à l'acte. Ou peut-être pas, mais qu'est-ce que ça pouvait te faire ?

« Merci de me servir de boussole. » Elle s’apprête à s’enfoncer entre les arbres sans se retourner quand elle s’arrête dans sa lancée, faisant volte-face vers le Russe. « Vlad ! Ça va ? T’as besoin de quelque chose ? Elle se mord l’intérieur de la joue, ressentant le tabou de fraterniser avec les exclus plus que jamais. Tu sais que je n’ai jamais été d’accord pour exiler les gens dont les erreurs ─ elle marque le mot d’apostrophe imaginaires à l’aide de ses doigts ─ ont été intentionnellement provoquées… » Après tout, comment pouvait-on reprocher à des gens déjà sur les nerfs de céder à la provocation des autres habitants de la cité ?

2 août 2020
Depuis 367 jours sur l'île
Feat @Luz

L'énervement de Luz avait fait place à de la lassitude. Décidément, Vlad ne parviendrait jamais à comprendre les femmes. Elles pouvaient changer d'émotion en moins d'un quart de seconde, ce qui était vraiment perturbant. Penaud, le Russe l'écoutait, la fixant comme s'il voulait s'assurer qu'elle n'allait pas tout à coup se remettre à crier sur lui. Il n'aurait pas su dire pourquoi mais, tout à coup, il eut envie d'aider Luz, envie de comprendre ce qu'elle avait. Elle n'était pas dans son assiette, cela se voyait. Il n'aurait pas été jusqu'à dire qu'elle avait besoin de lui. Mais elle avait besoin de quelque chose. C'était certain.

Puisqu'il n'avait toujours pas ouvert la bouche, la jeune femme avait continué en lui parlant de la Cité. Apparemment, elle n'était pas forcément d'accord avec toutes les règles qui avaient été mises en place. Au fond, cela lui fit plaisir. Il n'avait pas vraiment compris pourquoi il avait été expulsé, juste pour une simple bagarre. Après tout, Gautier aussi s'était battu et, pourtant, il vivait toujours bien au chaud à l'intérieur. Bon ok, Vlad l'avait menacé de mort mais qui n'avait jamais fait une menace en l'air?

Lorsqu'elle fit mine de retourner vers la Cité, Vlad la stoppa.

"- Qu'est-ce qui se passe, Luz? Tu n'as vraiment pas l'air bien. Arrête un peu de vouloir prendre soin de tout le monde. Et si, pour une fois, c'est toi qui disais ce qui n'allait pas?"

Vlad n'était pas la meilleure oreille qu'elle pouvait trouver sur cette île, mais il était celui qui la jugerait le moins. Il n'était pas hyper doué dans la récolte de confidences mais, pour une fois, il était vraiment curieux de savoir tout ce que cela allait donner.

— What are you doing ?
02.08 ou jour 1043, ft. @Vladimir

Ça devient une habitude pour la mexicaine de fraterniser avec ceux qu’elle ne devrait même plus regarder. C’était un comportement indigne d’un Second. Le Leader lui vouait une confiance presque aveugle, et elle, elle passait son temps à faire envoyer des vivres discrètement dans la forêt pour Vlad et Shae. Les deux exclus qu’elle avait trouvés accusés injustement. Les deux qu’elle aurait voulu défendre à gorge déployée, toutes griffes dehors. Les deux pour qui il lui prenait parfois une envie pressante de lancer une révolution, de changer le visage de la Cité à jamais, pour le mieux. Il devait y en avoir d’autres comme eux. D’autres qui avaient été condamnés injustement. Mais l’anglaise qui se la jouait garçon manqué et le russe au visage glacial, ils avaient ce p’tit quelque chose qui avait accroché son cœur. Mais à quoi bon tenter de changer quoi que ce soit ici ? Le but n’était pas de rendre Nil confortable ou accueillante. Le but, c’était de la quitter. À tout prix. Coûte que coûte. Alors quand l’envie la prenait, elle se répétait que Vladimir et Shaeryn avaient toutes les ressources nécessaires pour s’en sortir, même seuls. Curieusement, c’était le cas de la plupart de ceux qui finissaient par se faire évincer. Peut-être parce qu’ils n’avaient rien à perdre finalement.

Les paroles que l’homme laisse filtrer la laissent sans mot, l’emplissent d’une colère qui n’a pas raison d’être, l’emplissent d’une tristesse plus que profonde. Elle secoue la tête de droite à gauche, Luz. Parce qu’elle admettra pas que ça va pas. Pas devant lui en tout cas. « C’est rien. J’vais bien. » De toute façon, la pire chose qui pouvait arriver, c’est la mort. Et tout le monde mourrait un jour ou l’autre. « Prend soin de toi, Vlad. OK? Elle enfouit la main dans la poche de son sarouel pour en tirer un pot de pommade. Utilise ça sur la plaie sur ta jambe. Ça aidera à atténuer la douleur et prévenir l’enflure. » Elle est comme ça, Luz. Elle prend soin des autres. Parce que c’est plus facile de prendre soin des autres que de mettre des mots sur ses propres sentiments, que d’admettre qu’elle coule lentement vers le fond d’un abysse dont elle n’aura pas assez de souffle pour ressortir.

2 août 2020
Depuis 367 jours sur l'île
Feat @Luz

Vlad ne savait pas vraiment sur quel pied danser avec Luz. Il venait de faire un effort et de s'intéresser aux autres - ce qu'il ne faisait que très rarement - et voilà que la jeune femme se fermait comme une huître. Elle prétendait que tout allait bien, ce qui était clairement un mensonge. Mais ce n'était pas le genre du Russe d'insister. Lui-même n'aimait pas se confier. Il n'aurait pas apprécié que quelqu'un lui force la main. Il respecta donc son choix.

"- Comme tu veux", marmonna-t-il.

Il l'appréciait bien mais, sur l'île, il fallait penser avant tout à soi. Si une porte se libérait et apparaissait entre eux deux, il n'hésiterait pas à prendre la place de Luz. Alors il n'allait pas non plus jouer les mères Teresa. Si, elle, elle voulait s'occuper de tout le monde, sauf d'elle-même, ce n'était pas son problème.

Lorsqu'elle lui tendit un pot de pommade, il la prit et la regarda s'éloigner. Il ne put toutefois pas s'empêcher de lui adresser une dernière mise en garde.

"- Si tu gardes tout pour toi, tu vas finir par exploser. Et on sait tous les deux ce qui arrive quand on a un comportement qui ne plait pas à la Cité"

Bah oui, on se fait expulser...