Rage, Rage against the dying of the light ○ Judas

Prénom Judas, il ne sait de quel crime ignoble il fut l'auteur pour se retrouver affublé d'un prénom de cette trempe, si lourd de sens - peut-être même que son pêché fut seulement celui d'exister. Pourtant, il est bien loin d'être un parjure... Du moins, il lui semble.
Surnom Pendant un temps, il s'est essayé à Jude, simple dérivatif de son nom de naissance, mais il l'a bien vite délaissé. Mentir aux autres passe encore, mais se mentir à soi-même... Il n'en est pas question.
Âge Il est né le vingt-quatre octobre 1996, il approche doucement mais sûrement de ses vingt-quatre ans.
Pays d'origine Il n'a jamais connu d'autres lieux que les Etats-Unis, ce colosse imposant aux mœurs détonantes et pas des plus plaisantes... Mais peut-on regretter quelque chose que l'on a jamais connu ? Il n'a quitté Cape Elizabeth, dans le Maine, qu'à de très rares occasions : l'on peut dire qu'il s'agit de son berceau, de la terre qui l'a vu naître, grandir... Et disparaître, aussi.
Date d'arrivée sur l'île L'île l'a vu apparaître le treize août 2020, et lui, il ne comprend toujours pas ce qu'il fabrique ici.
Langues parlées L'Anglais est sa langue maternelle, celle qui lui a permis d'identifier et de nommer une première fois tout ce qui l'entourait. Malgré tout, il possède quelques soucis de dyslexie, et fait souvent des fautes d'étourderies, aussi bien à l'oral qu'à l'écrit. Pourtant, cela ne l'a pas empêché de s'essayer à une deuxième langue : le Français - cet apprentissage fut à la fois un défi qu'il se lança à lui-même, et une énième façon d'essayer de s'attirer la fierté de ses parents... Sans succès. Et quelle plaie ce fut ! Il est encore capable de maintenir un échange simple en usant du dialecte de l'amour, mais n'en demandez pas davantage.
Lieu d'habitation S'il connut autrefois les conforts d'une hutte, il n'en est plus rien à présent : livré à lui-même, il erre et cherche encore un lopin de terre qu'il pourrait finir par appeler son "chez soi".
Occupation Pour le temps que cela dura, il fut explorateur, cherchant à user de son apparence frêle et de sa discrétion pour le bien commun. Maintenant ? Il n'est plus rien.
Situation amoureuse Célibataire. L'amour ? Il ne connait pas, on peut même dire que ça lui échappe totalement. Il ne sait même pas si, au cours de ses vingt-trois ans d'existence, il a un jour été le bénéficiaire d'une telle chose. Il ne sait non plus si cette même chose lui manque, et il s'en moque. Du moins, il tente de s'en persuader...
Orientation sexuelle Pansexuelle, il lui semble. Il ne s'arrête ni sur un visage, ni sur les courbes d'un corps, et encore moins sur le genre d'un individu, mais... N'ayant aucune expérience, il doute et s'interroge.

○ Depuis toujours, Judas est atteint de TDAH : des troubles de l'attention, doublés d'une hyperactivité sans limite. Sa dyslexie découle probablement de ça, de son incapacité à apprendre correctement et à retenir efficacement. Cette maladie a rythmé sa vie, lui donnant parfois l'impression de vivre un véritable enfer : incapable de dormir convenablement, il ne compte plus les veilles qui se sont transformées en nuits blanches. Son humeur fluctue énormément, aussi : heureux comme jamais, triste comme les pierres, il ne connait pas de juste milieu, ressemble à une tornade tourbillonnantes d'émotions... Qu'il a appris à masquer, à grands renforts de coups mal placés.

○ Le sommeil, c'est la santé. En être privé peut avoir des conséquences désastreuses sur le long terme : maintenant privé du traitement qui parvenait à l'apaiser un tant soit peu, il dort encore moins. Alors, parfois, il lui arrive d'être dans un état second, seulement à demi-conscient du monde qui l'entoure. Il a arrêté de se préoccuper des éclairs et des flashs qu'il est le seul à voir, ignore les ombres mouvantes qui ne se concentrent que sur lui, et poursuit sa parodie de vie.

○ Avant, il lui arrivait de porter des lunettes pour reposer un peu sa vue et réduire les effets néfastes qu'avaient les écrans sur sa personne et son sommeil - comme le reste, elles ne l'ont pas suivi sur l'île, et il a appris à faire sans... Après tout, ce n'est pas comme s'il avait beaucoup de chance de retrouver un ordinateur ou un quelconque appareil électronique en ces lieux.

○ Il sait jouer de la guitare, du ukulélé et du piano - ses parents l'ont poussé à avoir une éducation stricte et rigoureuse. Enfin, ce n'est pas comme si la chose était réellement utile à présent. A côté de ça, il a pratiqué la gymnastique pendant de très longues années, participant à des compétitions de niveau national. Même s'il a arrêté, il garde une certaine souplesse, et reste assez musclé - une musculature fine, nerveuse, pratique lorsque l'on doit fuir à vive allure.

○ Emporté de nature, rien n'est dans la demi-mesure avec Judas : il ressent tout à 3000%, s'il est heureux il rira aux éclats, s'il est maussade il se renfermera sans crier garde. Parfois, cela le rend assez difficile à suivre, mais il n'est pas méchant pour autant. Il a juste du mal à faire la part des choses, à mettre des mots sur ce qu'il ressent, à s'exprimer clairement. Parfois, les mots se confondent, se tordent et sortent dans le désordre, l'obligeant plus d'une fois à s'y reprendre pour se faire comprendre. Mais c'est comme ça depuis qu'il est tout petit, alors il s'y est fait. Pour les autres ? Pas forcément.  

Que faisais-tu au moment où tu as été happé par la porte qui t'as emmené sur l'île ?

C'est le contact d'une langue rappeuse sur sa joue qui le tire de son sommeil agité. Il peine à émerger, encore confus et l'esprit brouillé par les bribes d'un rêve qui lui échappe déjà, mais il ne panique pas pour autant : ce genre de réveil aux aurores est d'ors et déjà une routine bien ancrée dans son quotidien pour lui, et le gros labrador noir qui se trouve sur son lit est le seul caprice auquel ses parents ont cédé - à condition que ce soit lui qui s'en occupe, quel que soient les conditions météorologiques, peu importe dans quel état il se trouve. Il se frotte les yeux, s'étire avant de repousser la couette et de se lever d'un bond : même s'il n'a que quelques heures de sommeil au compteur, il se sent en pleine forme et s'habille en toute hâte alors que Rocket saute tout autour de lui, sa queue fouettant l'air et trahissant toute sa joie. Il quitte la maison sans bruit, non sans avoir pris la laisse et son skateboard au préalable et s'en suit le sempiternel tour du quartier qu'il fait en équilibre sur sa planche, laissant son chien le tirer au gré de ses envies, riant comme un fou de ce plaisir simple, de ce seul moment de liberté totale qu'il peut glaner au nez et à la barbe de ses parents. Et, même s'il possède un quotidien qu'il ne changerait pour rien au monde, il décide d'en profiter un peu plus, pour une fois. Juste une fois. Au lieu de se limiter à un simple petit tour, il s'éloigne, encore et encore ; il glisse vers le centre-ville, vers les voisinages plus aisés et devant lesquels il ne fait que passer lorsqu'il se rend à l'université. Il explore et se perd, délaisse parfois sa planche pour trottiner aux côtés de son chien : il profite, tout simplement. Le temps n'importe plus, il ne le voit pas passé tant il s'amuse et sourit. Soudain, le clocher lointain le ramène sur terre, il entend le son des cloches s'élever et se répéter, encore et encore. Huit... Neuf.... Dix... Onze... Presque douze ? Il panique : la chose n'est pas possible, il n'a pas pu s'absenter si longtemps... En toute hâte, il remonte sur son skateboard, encourage Rocket, et ils repartent tous deux à vive allure, en contre-sens. Il n'ose imaginer ce qui l'attend à la maison, il n'ose se représenter la réaction de ses parents lorsqu'il les retrouvera, alors il fonce. Mais là, quelque chose cloche : d'un coup, le labrador tire trop fort sur sa laisse, lui échappant. Il sent son skate heurter le trottoir, et sait qu'une chute approche, alors il se prépare pour se réceptionner comme il le peut...

« Rocket, reviens ! » s'entend-t-il dire, plus inquiet pour son compagnon à quatre pattes que pour lui-même.

... Mais la chute n'arrive pas, semble se prolonger à l'infini. Il n'heurta jamais le sol - pas en étant conscient, en tout cas.

Comment t'es-tu senti à ton réveil sur l'île ? Où étais-tu exactement ? Comment as-tu réagi face à la situation ?

Le contact du sable chaud, là, juste sous sa joue. Le clapotis des vagues, l'eau qui lui remonte jusqu'à mi-jambe, trempant chaussure et pantalon. Le réveillant pour de bon. Il reprend doucement conscience, là, étendu sur le dos. Observe un ciel sans nuage, bien trop bleu. Il plisse les yeux, ne comprend pas. Est-ce que tout ça n'est qu'un rêve ? Pourtant, il est persuadé d'être bel et bien trempé. Il finit par se redresser, d'abord sur ses coudes, puis en position assise, les jambes en tailleur. Plus rien n'a de sens. Avant, il était en ville, à se promener, et...

« Rocket ? » sa voix est rauque, comme si elle n'avait plus servie depuis longtemps.

Il appelle, encore et encore, sans jamais obtenir de réponse, et se rend à l'évidence : son chien à disparu, et il n'est plus chez lui. L'angoisse lui noue le ventre, il ne comprend pas comment tout cela est possible... Mais il sait aussi que ce n'est pas en restant assis là, à ne rien faire, qu'il obtiendra des réponses. Alors, il prend son courage à deux mains, décide d'ignorer le stress qui menace de le briser et se met debout.

Ses premiers pas en terre inconnue sont à la fois hésitants et précis : il veut comprendre.

Comment as-tu eu connaissance de la cité et pourquoi as-tu choisi de l'intégrer ?

Lorsqu'il s'est "échoué", il a eu la chance de le faire du côté de la plage de sable blanc. La Cité, il l'a découverte tout seul, par lui-même : ses pas ont fini par l'y mener, comme si la chose était toute tracée. Comme si il ne faisait que suivre une route qui lui était dédiée. Là-haut, il y a retrouvé un semblant de normalité, des souvenirs d'une vie passée. Les règles étaient simples à suivre, l'entraide était le mot-clef, et l'ambiance ne lui semblait pas si terrible - au contraire, tout cela lui changé de la vie qu'il avait connu avec ses parents... L'île lui semble bien plus accueillante, bien plus tendre, et il ne sait pas ce que ça veut dire par rapport à sa vie d'avant. En tout cas, il s'y est accommodé rapidement, il prend part aux activités pour assurer le bien être de la Communauté et, contre tout attente, il est devenu explorateur : de ce qu'on lui a dit, il est encore trop "jeune" pour que Nil lui prête la moindre attention, et son physique frêle mais agile le prédestinait presque à cette voie... Autant user du peu d'atouts qu'il possède encore et foncer. Si quelque chose arrive, il aura tout le temps de le regretter... Ou bien il sera mort.

Qu'est-ce qui a causé ton exclusion de la Cité ? Quels sont tes sentiments à l'égard de tes anciens compagnons ?

Une absence. Un moment de vide, de blanc.

Juste avant, il fait nuit, et il profite d'un moment de calme au coin du feu, en compagnie de certaines âmes qui peuplent l'île. Des paroles voltigent, des échanges se créent, tout est calme. Il se sent bien, comme s'il avait enfin trouvé sa place après toutes ses années d'errance. Et, lorsqu'il revient, l'aube s'annonce : à l'horizon, les premiers rayons du soleil se reflètent sur l'étendue d'eau qui les entoure et les isole. Quelque chose cloche. Il met du temps à mettre le doigt dessus, il reprend doucement conscience, d'abord des détails bateaux, puis de lui-même ; il retrouve son corps : sa respiration est vive, saccadée. Il est agenouillé, penché au dessus d'une personne allongée sur le ventre et qui semble dormir. Il ne comprend pas.

Il sent un liquide poisseux, là, juste sur ses mains. Ce même liquide qui lui a éclaboussé le visage, il le sait sans le voir, il le sent sur ses joues. Il est probable, aussi, que des tâches maculent également ses vêtements, mais le clair obscur ne lui permet pas réellement de le percevoir - pas maintenant, du moins. Sa conscience progresse avec le rythme du Soleil : petit à petit, tout s'éclaire, et quelque chose s'échappe de sa main, heurte le sol en un bruit lourd. Lorsqu'il baisse les yeux, il redécouvre un monde paré de nouvelle couleur... Et dont la teinte majeure est le rouge carmin : l'objet échoué est un couteau, l'un de ceux gardés précieusement par la cité. Ses mains sont tâchées de sang, et l'homme étendu juste devant lui repose au centre d'une auréole sombre, qui macule le sable blanc.

« Qu... »

Les mots lui manquent, sa voix se meure avant même de prononcer quoi que ce soit. Il ne comprend pas. Il ne veut pas comprendre. Il ne s'en croit pas capable, mais... Il ne sait pas. Il doute, et angoisse. Il s'énerve, aussi, un peu : contre lui-même, parce qu'il ne parvient pas à se souvenir. Mais, lorsqu'il relève les yeux, c'est pour croiser ceux de Gold. Elle a l'air surpris, une main devant sa bouche délicate ouverte sur un "o" muet. Elle a l'air apeuré, aussi - alors qu'ils avaient l'habitude de se parler, de discuter et de s'écouter, avant. Mais le silence ne dure pas ; l'alerte est rapidement donnée, le jugement est sans appel, et le voilà expulsé. Livré à lui-même.

Il n'en veut pas aux membres de la Cité... En vérité, il ne les comprend que trop bien : comment faire confiance à une personne dérangée, qui ne parvient même pas à garder le plein contrôle sur son esprit et son corps ? Cela ne l'empêche pas d'être secoué. Il a tout perdu, une nouvelle fois. Rester seul n'est plus quelque chose dont il avait l'habitude... Lorsque les choses vont bien pour lui, il lui arrive de laisser l'excédent aux abords des huttes, en guise de pardon.

À quoi ressemble ton quotidien depuis ton arrivée sur l'île ?

Avant, son quotidien défilait au rythme de ses explorations. Cela lui donnait l'impression d'être utile : ramener de la nourriture et approcher des animaux pour les conduire à leur campement de fortune ne comptaient pas parmi les choses les plus difficiles à faire, et il prit rapidement le coup de main. Parfois, il fallait aussi secourir et rassurer les nouveaux arrivants, leur présenter les options possibles, et leur expliquer le mode de vie de la Cité. Tout ne se passait pas toujours bien - mais il eut la chance de ne jamais recevoir plus que des blessures mineures et des égratignures.

Maintenant qu'il est seul, il a du mal à garder un rythme : il ne prend pas toujours la peine de manger de façon régulière, mais sait où trouver ce dont il a besoin quand la chose devient réellement nécessaire. Il se laisse (sur)vivre, comme s'il espérait sortir d'un mauvais rêve et pouvoir reprendre sa place à la Cité. Au fond, il sait que ça n'arrivera jamais, alors il chérit les rares moments où il parvint à croiser des visages connus et qui ne le détestent pas complètement...

Crois-tu qu'il y ait réellement une échappatoire ? Comment te sens-tu face au fait que tes jours sont comptés ?

Il ne sait pas à quoi s'attendre, si jamais il venait à se saisir d'une porte au vol. Et il ne sait pas non plus s'il a réellement l'envie de le faire : plus rien ne l'attend réellement, dans le Maine... Il est persuadé que ses parents ont déjà tiré une croix sur lui, même si cela ne fait que quelques semaines qu'il est porté disparu... Seul Rocket lui manque. Savoir qu'il doit mourir dans quatre ans ne lui fait ni chaud, ni froid : après tout, la mort est une étape obligatoire dans toute vie, et cela fait un moment qu'il a accepté cette vérité. Mourir ici ou ailleurs n'a que très peu d'importance à ses yeux.

Mains tendues.
Qu'il s'agisse de personnes arrivées bien après son acte, ou d'autres de la Cité qui doutent du verdict rendu, ces gens-là continuent de lui parler, de le tolérer - parfois même de l'apprécier... du moins, il le croit. Ils échangent, des biens matériels comme des paroles. Ils passent un peu de temps ensemble... Et ça fait du bien à Judas : parfois, il a presque l'impression que les choses sont redevenues comme avant... Mais tout repose dans la nuance.

Douce est la vengeance.
Læ proche du mort. Celui ou celle qui n'a jamais compris, et qui s'est fait un plaisir de chasser Judas, espérant ainsi le précipiter vers son propre trépas. Iel fulmine et enrage de le voir encore rôder autour de la Cité, et saccage, détruit et brûle tous les présents qu'il peut bien ramener - iel n'en a plus rien à faire, cela ne ramènera pas le défunt. Peut-être passera-t-iel au niveau supérieur, en voulant attenter à la vie du criminel... Quitte à finir comme lui.

Ami-e proche.
Iels sont arrivé-es en même temps, à peu de chose près. Et, depuis, iels ne se sont plus quitté-es : toujours fourré-es ensemble, iels ont fait pas mal de petites farces aux plus anciens de l'île, sans jamais dépasser les bornes. Judas n'a jamais osé retourné læ voir depuis qu'il s'est fait chassé... Il est persuadé qu'on ne veut plus de lui, qu'on le déteste. A voir si la chose est réellement applicable.

Ce ne sont là que des pistes un peu éparses, si jamais tu as d'autres idées, d'autres envies, je suis tout ouïe !  

LoganÂge Vingt-deux ans.
Comment as-tu connu NI ? Gold m'en a parlé, et... Je suis faible, j'ai craqué.
Mon personnage est un inventé.
Groupe choisi Outcast.
Avatar + crédit Ethan Nestor + moi-même (pour l'instant) & Damien.
Un p'tit mot ? Je suis un poil intimidé, mais... Ça va bien se passer ! Je crois.