Myst * Pietà per l'anima selvaggia *

Prénom
Cézanne. Ça roule sous la langue, ça languit, ça délit. La fille promise, la gamine sans dû.
Surnom
Myst. Mysti. Mystique dans l’abus. Mais ici, on n’aime pas l’abus. On aime les choses simples, on aime l’éphémère de la brume, on aime le clapotis de la pluie. La nouvelle façade, de cette nouvelle vie.
Âge
Vingt-six années qui effleurent les pommettes.
Pays d'origine
Sous les oliviers d’Italie, les épices dans les iris.
Date d'arrivée sur l'île
17 Septembre 2019.
Langue(s) parlée(s)
Italien, un peu de français, et Anglais à l’accent chantant.
Lieu d'habitation
À l’orée de la forêt, il faudra lever les yeux. Dissimuler entre les branches, la cahute donnant sur le champ fleuri.
Occupation
Survivre, paraît-il ? Mais la question est, comment ?
L’ancienne éleveuse de la cité, se retrouvant nez à nez avec la forêt. Elle deal, elle trafique, les fruits de sa chasse, de son élevage. Du moins, ce qu’il en reste.
Situation amoureuse
Le coeur, autrefois fermé à la vie, s’est vu emparé, tiraillé. Si, de son passé de nonne, Myst n’était qu’une gamine prude et perdue, le Nil l’a rattrapé, lui a ouvert les yeux. Et ses paroles langoureuses, ses regards éperdus et ses lèvres charnues, ont délibérément fait chuter sa foi.
Orientation sexuelle Elle se découvre, Mysti. Encore et encore, elle découvre les courbes, les veines saillantes, les besoins dans le bas ventre. Mais ce qui est sûr. C’est que les mains calleuses attirent la religieuse.

LES VOIX -Les murmures dans le creux, la voix qui résonne dans la chapelle. Hauts vitraux qui caressent les rayons de l’aube. Elle était de ce genre-là, Myst. De ce genre à se refermer dans la seule bulle qu’elle connaissait. Ne sachant plus si c’était sa voix, ou celles dans sa tête. Si c’était la sienne, ou celles des autres. Elle n’était qu’une gamine, avant que l’on découvre ses troubles psy. Les copains d’école disaient d’elle, qu’elle était folle. Les adultes, murmuraient doucereusement qu’elle serait perdue. Ô non, jamais la femme de, l’épouse de. L’avenir et les espoirs s’étaient enterrés avec les premières paranoïas, avec les premières voix. Alors Cézanne, c’était avec plusieurs personnes, qu’elle conversait, dans le calme de sa chambre, de sa prison dorée. Là où ses parents, ont cru bon de l’envoyer définitivement.

PEURS - C’était froid. C’était sale. Le cachot, les voûtes de pierres sous le couvent où la gamine gisait. Le regard vide, seule, dans le noir du crépuscule. Mais d’après les soeurs, c’était la seule solution. La seule et unique solution pour combattre les démons. Alors, quand la crise commençait. Que les phrases incompréhensibles traversaient les lèvres de Cézanne, elles l’envoyèrent, là, tout en bas, sous terre. Loin de dieu, là où seul le diable entendrait les blasphèmes de la gamine. Comment vous dire, qu’en rien, cela n’a pu guérir Myst ? Comment vous expliquer, l'engrènement que cela à pu engendrer ?

LA FOI - Un peu plus adulte. Un peu plus sûre d’elle. Elle comprenait maintenant. Elle avait cette capacité, de se contrôler. De cacher ses discussions, à l’abri des oreilles curieuses du couvent. Mais il fallait qu’elle trouve une échappatoire. Hors des prières et de la méditation, c’était à la ferme qu’elle avait trouvé sa place. Occuper ses mains, atteler son esprit dans le foin, dans les grains. Le couvent Des Capucins était ce genre de lieu, en autosuffisance, qui produisait ce qu’il consommait. Donc, vous comprendrez bien que Myst, connaissait les bases rudimentaires de l’élevage, de l’agriculture, de ce qui pourrait s’apparenter à de la survie.  Et elle en était tombée amoureuse, à défaut de pouvoir le faire vraiment. Les poules, les chèvres, les lapins, le micro climat qui régnait sur ses animaux, et elle. C’était, enfin la foi, qu’elle avait trouvée.

ESPOIR -  Une cigarette. Juste une bouffée. Un sourire, des rires, enfin des personnes de son âge. Des vraies personnes, pas juste ces voix, pas juste les soeurs. C’était un groupe d’Italien. Qui traînait non loin du couvent. Un jour de course, Cézanne avait sympathisé, et donc, ouvrit aussi les yeux. Comprendre que le monde duquel elle venait n’avait rien à voir avec le réel, le puissant, avec ce que le Tout-Puissant demandait. Il y avait des téléphones, les réseaux sociaux, il y avait du sexe, des plans cul, et même de l’amour. Il y avait de l’ambition, du pouvoir et des déceptions. Le genre de chose qu’elle ne connaissait pas, dans sa bulle. Qu’elle ne pouvait même pas effleurer du doigt. Alors, la gamine timide, qui autrefois ne jurait que par ses bêtes, fit un pas, puis deux, vers l’avant, vers l’espoir.

Que faisais-tu au moment où tu as été happé.e par la porte qui t'as emmené.e sur l'île ?

Dans le cocon vintage de la prison dorée. Loin du tumulte. Habituel quotidien dans ses mains. Entre les seaux, les pelles, les piaillements, les hennissements. Entre les graines, les germes. C’est seule, à la vue de personne, que Myst se fit happer. Personne pour le remarquer, et personne ne le remarquera vraiment. Peut-être que oui, peut-être qu’au bout d’un certain temps, l’on se demandera, où est passé la gamine aux voix ? On retrouvera alors, seulement le chapelet en bois de la douce, là, au sol, gisant dans l’ombre de ce qu’elle aurait pu être.

Comment t'es-tu senti.e à ton réveil sur l'île ? Où étais-tu exactement ? Comment as-tu réagi face à la situation ?

Perdue. Effrayée. Et encore, c’est faible. Le déni a pris le dessus, je pense. Elle est restée dans une hébétude la plus totale pendant quelques heures, Myst. Enchaînant les chemins, pour retrouver le sien. Encore et encore. Se frotter les yeux, pour revenir à une nouvelle réalité. C’est sûr la plage de Galets, qu’elle atterrit pour la toute première fois, Myst. Entre Terre et Mer. Alors que l’aube, doucement se levait.
Puis vint le moment de reprendre ses esprits, d’invoquer sa lucidité. La première chose qu’elle se demanda, Myst, c’est si c’était encore un de ses délires. Un, mais en plus poussé. Car les hallucinations n’allaient pas jusqu’à là, normalement. Elles n’étaient pas si enivrantes. Et cet endroit, était enivrant. Si la peur poussait timidement la porte, la curiosité la suivait non loin derrière. Et je pense, que c’est le pied léger qu’elle fit ses premiers pas. Là, où une personne saine d’esprit, aurait pu ne pas franchir cette barrière.


Comment as-tu eu connaissance de la cité et pourquoi as-tu choisi de l'intégrer ?

L’on pourrait croire qu’une personne croisée en route, l’y aurait conduit. Mais non, c’est seule, gamine inconsciente dans cette forêt terrifiante, qui avait suivi le soleil. Se rendant au sud, longeant le bord de mer, bercée par la houle des vagues. Mi-rêveuse, mi- terrifiée, elle enchaînait les mètres et les kilomètres, sans compter. Les larmes caressaient les coins des fossettes, creusées par son rire nerveux. On aurait pu la repérer à des kilomètres à la ronde, une proie facile, si atteignable. Pauvre gamine imprudente.

C’est alors, devant une cahute, un signe de vie, le premier, que sa timide voix feignit l’air. Et quand, une vraie personne sortie, quand enfin, elle se rendit compte qu’elle n’était pas si folle, qu’elle n’était pas seule, elle et ses voix. Ce fut un trou noir, un coma pour quelques jours. Une pression qui s’abattit pour laisser place à l’inconscient.
Qu'est-ce qui a causé ton exclusion de la Cité ? Quels sont tes sentiments à l'égard de tes anciens compagnons ?

Une erreur de parcours. Un lâcher-prise. Une glissade de l’esprit, une dérive de la tête. Encore une de ces idées un peu folles, mais qui cette fois, engendrèrent sa perte. L’histoire d’une chèvre, d’une preuve d’amour, d’un irréel pour s’évader d’un quotidien trop ancré. Alors, qu’elle voulût seulement offrir une seconde chance à Bichette, un concours de circonstances a fait, que ce serait elle même, qui aurait une seconde chance. Loin des idées que l’on s’en fait. Cette seconde chance, fut au pied des remparts, fut dans la forêt, seule, loin de lui. Loin de ses mains, loin de ses rires.  Cette seconde chance, c’était son nom rayé du mur de la cité. C’était de se retrouver, une nouvelle fois elle, elle et les autres.

Il n’y avait pas vraiment de rancoeur. Elle comprenait, sachant pardonner de sa foi. Elle comprenait le destin qu’elle avait fait perdre à un de ses acolytes, pour une simple chèvre. Elle comprenait l’ampleur que cette situation avait pu provoquer. Même, si à la base, ce n’était qu’une simple preuve pour lui. Pour lui montrer, que les êtres aimés pouvaient bien finir. Au moins, elle, au moins Bichette.
Alors, revenir. Pourquoi faire ? Peut-être qu’elle serait mieux là où elle était. Peut être que le Nil était la meilleure thérapie. Peut être que la cité, elle s’en était trop acclimatée.

À quoi ressemble ton quotidien depuis ton arrivée sur l'île ?
Il y a eu des jours avec, et des jours sans. Il y a eu du positif, de l’évolution, de la prise de conscience. L’on aurait  même  pu dire qu’une partie d’elle avait guéri. Même si l’autre restera malade éternellement, au moins, il y a eu quelque chose. Sa voix, fut vite trouvée. Ce qu’elle savait déjà faire, elle pouvait le mettre à profit pour le groupe. Entretenir les bêtes, un peu la terre, s’occuper de la reproduction, se soucier que chaque bouche soit nourrie. Elle se sentait un peu utile, Myst, un peu reconnue, un peu moins effacé. Puis vint le jour, où il arriva. Et là, c’était quelque chose. Ce n’était plus cette Myst, c’était une flamme sur le brasier. C’était un nouveau monde qu’elle découvrait. Loin d’elle la nonne du passé. C’était un peu de folie démesurée qui revenait. S’émerveiller d’un papillon, d’un chatouillis sur le bras, d’un baiser qui dérapa.

Et le coup fatal. Le coup bas. Le renouveau.
Depuis le quotidien, sonne creux. Elle s’est reconstruite, bien sûr. Elle a même appris la chasse, et elle est douée Myst. Elle a ce truc, avec les animaux. Les approcher. Peut être, car elle est aussi terrifiée qu’eux ? Peut être, car ses instincts ressemblent davantage à eux que ceux d’un humain ?  
Alors, entre deux prières, c’est de troc, d’échange, de deal, qu’elle vit, recluse dans sa tanière, aux âmes errantes qu’elle croise.


Crois-tu qu'il y ait réellement une échappatoire ? Comment te sens-tu face au fait que tes jours sont comptés ?
Comme je l’ai dit, Nil a été une thérapie. Un exutoire à ce qui grandissait au fond elle. Alors, non, tout va bien. Il ne manque que lui, dans son quotidien. Elle a été habituée à peu, Myst. Donc le retour à la réalité, n’est pas nécessaire. Le reste n’est que futilité, elle n’y pense même pas, cette histoire de portes, est loin d’être sa priorité. Peut être par peur, peur de redevenir comme avant. Peur de retrouver ses démons. Sa foi tient, car ce n’est qu’une preuve du destin. Et quand le tic tac sonnera, quand le gong retentira, alors peut-être, peut-être, qu’elle y pensera.

Savage, comme toi.
Aussi sauvage, à travers le feuillage. Tu l’as repéré Myst. Tu as vu la recluse de la cité, se frayer un chemin dans la forêt. Une rencontre, un lien, un soutien. Il y avait une part de méfiance, car elle est loin d’être nette, Mysti. Quand elle est seule, on dirait qu’elle ne l’est pas vraiment. A parler, à questionner l’invisible. Donc, tu as été intrigué. Tu as voulu en savoir plus, tu as même voulu l’aider. Peut-être que tu seras celui qui lui a appris à chasser les bêtes aimées ?

Rire nerveux, partagés.
Elle était intégrée, Mysti. S’occupant de la partie élevage, un peu tête en l’air. Elle ne comprenait pas tout, quand vous parliez de téléphone, de Netflix, de mojito au bord de l’eau. Alors, timide dans ses souliers, pointe malaisante dans la gorge, elle t’a questionné, Mysti. Sur tout ça, sur l’avant, sur comment c’était, dans le temps. A ton tour, de savoir, de vouloir comprendre vos différences, la vie au couvent, la vie du passé, qu’elle vivait dans votre présent.

Terreur passagère.
Tu ne comprenais pas. Elle n’était qu’une folle pour toi. Elle n’était que la déglinguée du groupe, qui n’avait pas sa place dans la cité. Et quand l’heure du bannissement sonna, quand la faute tomba. Tu étais le premier, à la pousser dans forêt. Tu étais le premier, à être soulagé de ne plus entendre la fille aux voix.

Sha LottieÂge 27 belles années.
Comment as-tu connu NI ? J'faisais partie de l'ombre de Bazz.
Mon personnage est Inventé.
Groupe choisi Outcast.
Avatar + crédit Taylor Lashae  // StrangeHell.
Un p'tit mot ? Vous êtes trop beaux. J'pas pu résister plus longtemps   .